Repas à un euro et chèque psy.

Repas à un euro et chèque psy.

22. januar 2021 0 Af connie

Les étudiants sont durement impactés par la crise du Covid-19. Ils sont privés de cours et de petits boulots par la crise sanitaire.
En visite à l’université de Paris Saclay jeudi 21 janvier, Emmanuel Macron a promis des mesures pour répondre au mal-être des étudiants : un “chèque-psy” pour les étudiants en détresse ; deux repas à un euro par jour dans les restos U ; un jour par semaine de cours en présentiel à l’université pour tous les étudiants qui le veulent.

1. Deux repas à un euro chaque jour
Tous les étudiants pourront avoir deux repas par jour à un euro dans les restaurants universitaires. Jusqu’ici, le repas à un euro était proposé uniquement aux élèves boursiers, une fois par jour.

2. Un jour par semaine en présentiel
Emmanuel Macron a également proposé la possibilité pour les étudiants de revenir à l’université un jour par semaine” dans des amphis avec une jauge maximum de 20 %.

3. Des soins psychologiques
Le chef de l’État a annoncé la création d’un “chèque psy” pour permettre aux étudiants en situation de mal-être à cause de la crise du Covid-19 de pouvoir consulter un psychologue et suivre des soins.

Le chef de l’État a prévenu que «le retour à la normale n’est pas envisageable au deuxième semestre» de l’année universitaire et qu’il faudra vivre «avec les contraintes» sanitaires «jusqu’à l’été».

Vocabulaire - voir ici
durement (adv): hårdt
impacter (1): at ramme
priver (1): at fratage
cours (m): undervisning
boulot (m): job
mesure (f): tiltag
mal-être (m): mistrivsel
détresse (f): krise
repas (m): måltid
resto U (m): universitetskantine
présentiel (adj): tilstedeværende
boursier (adj): som får stipendier
amphi (m): auditorium
jauge (f): antal
soins (m pl): behandling
envisageable (adj): at være til at forudse
contrainte (f): begrænsning
Compréhension 1 :
1. Pourquoi les étudiants sont-ils sévèrement touchés par la crise du Covid-19 ?
2. Quelle est la mesure prise par le président pour répondre aux problèmes économiques des étudiants ?
3. Comment le président a-t-il apporté un soulagement aux étudiants stressés
4. Comment va être organisé un retour en cours ?
5. Combien de temps vont durer les restrictions, selon le président ?


Transcription - voir ici
Les étudiants de Saclay vivent au rythme des soubresauts du Covid et n’ont rien caché à Emmanuel Macron de leur désarroi :
– On a des loyers à payer, beaucoup de personnes qui ont des petits boulots étudiants, bah, ça se retrouve complétement arrêté.
– On est plus d’un à avoir des difficultés à manger à la fin du mois.
Les aider d’abord à se nourrir, c’est la première mesure du gouvernement ; les restaurants universitaires serviront deux repas par jour à un euro pour tous les étudiants.
Emmanuel Macron : « Quand on voit des étudiants qui vont à l’aide alimentaire ou qui vont auprès d’associations, on se dit qu’on a un problème avec notre dispositif. Ça veut dire qu’on ne couvre pas correctement celles et ceux qu’on devrait couvrir ».
Des repas à un euro, une annonce jugée nécessaire sur les campus.
– J’ai des amis qui comptent vraiment les euros par mois et tout et ça les aide beaucoup d’avoir cette garantie de pouvoir manger, on va dire.
– Pour les repas, je pense que c’est une bonne chose, on a vu quand même, qu’il y avait pas mal de témoignages d’étudiants précaires qui avaient du mal à trouver à manger.
– C’est pas suffisant parce que les étudiants en fait , les repas ils les paient déjà 2.50 – (deux euros cinquante), il me semble et du coup ils auraient plutôt besoin d’un retour un peu de vie sociale et de plus de présentiel.
Emmanuel Macron souhaite que les étudiants puissent suivre les cours en présentiel un jour par semaine, au second semestre. Il propose aussi un « chèque psy » pour que les étudiants en détresse puissent consulter. Une façon de reconnaitre la situation difficile de beaucoup d’entre eux.
Vocabulaire - voir ici
soubresaut (m): hop
cacher (1): at skjule
désarroi (m): fortvivelse
loyer (m): husleje
boulot (m): arbejde
aider (1): at hjælpe
se nourrir (2): at få føden
mesure (f): foranstaltning
repas (m): måltid
aide alimentaire (f): gratis fødevareuddeling
dispositif (m): system
couvrir (3) : at dække
témoignage (m): videnesbyrd
précaire (adj): fattig
du coup (m): derfor
présentiel (m): fysisk fremmøde
détresse (f): nød

Lettre ouverte d’une étudiante au président Emmanuel Macron:
Heïdi Soupault, une étudiante de Sciences-Po Strasbourg a écrit une lettre à Emmanuel Macron pour lui faire part de son mal-être à cause de la crise sanitaire. Le chef de l’État lui a répondu ce vendredi 15 janvier pour lui demander “encore un effort pour quelques semaines”.

Lettre ouverte- voir ici
Lettre ouverte au Président de la République Emmanuel Macron
Monsieur le président.
A dix-neuf ans, j’ai l’impression d’être morte.

Pourtant, il neige sur Strasbourg aujourd’hui. De jolis flocons virevoltent dans le ciel. Je les observe au chaud dans mon appartement, mais ça ne me fait rien. La neige émerveille quand elle vient habiller les cheveux bruns, atterrir sur les langues des enfants, ou s’écraser sur le manteau d’un passant imprudent. Je souris, nostalgique, mais je n’ai aucune raison de sortir. Je dois travailler. Je n’ai que ça à faire non ? C’est tout ce que l’on me demande, la seule activité qu’on m’autorise.

J’ai dix-neuf ans et mon bureau c’est ma chambre. C’est aussi mon lieu de repos, d’appel, de film, et même parfois de cuisine. Tout se confond dans mon esprit. Rentrer chez moi après une journée d’amphithéâtre n’est plus satisfaisant, les cours c’est ma chambre, ma chambre c’est les cours.

La réalité, Monsieur le Président, c’est que je n’ai plus de rêves. Tous mes projets s’écroulent les uns après les autres, au même rythme que mon moral décline. Au début c’était drôle, au début c’était nouveau. Ça ne devait pas être long, nous étions prêts à faire preuve de solidarité malgré notre deuxième semestre qui s’écroulait et nos amitiés qui s’effritaient. Mais là, stop. Il n’y a plus rien d’amusant. Relativiser ça va un temps. Nous ne sommes pas des machines, vous ne pouvez pas nous demander de travailler et de la fermer.

J’adore mes études mais je stagne, la productivité est à des années lumières de moi, j’essaye de me reprendre mais c’est pire chaque jour. Parfois, je pleure devant mon ordinateur. Ma vie n’a aucun sens et mon avenir est bouché. Je ne me projette pas trop loin, pour me protéger, pour tuer l’espoir avant qu’une autre de vos mesures ne viennent le faire à ma place. Si on n’a ni espoir, ni perspective d’avenir à 19 ans, il nous reste quoi ?

Pour ma part, un trou noir de «peut-être», et des nœuds dans la tête que les aspirines ne démêlent pas. Je sais que je ne suis pas la seule, et je sais que je fais partie de ceux qui vont bien. Beaucoup sont en décrochage scolaire, en perte d’estime de soi, en souffrance. Ces jeunes qui vont mal, c’est l’avenir du pays Monsieur le Président, et vous le fragilisez, vous le fêlez, vous le négligez.

Un étudiant s’est jeté du quatrième étage à Lyon il y a quelques jours. Une information qui passe, simple dommage collatéral d’une pandémie mondiale. Mais si nous les étudiants ne sommes pas mentionnés à la prochaine , si des alternatives ne sont pas trouvées, si personne n’a la décence de nous faire retourner au moins en travaux dirigés, ce sont des centaines d’étudiants que vous retrouverez écrasés sur le bitume. On existe bordel, faut-il qu’on meure pour que vous vous en rendiez compte? Le paradoxe serait amusant s’il n’était pas meurtrier. La majorité ne sautera pas rassurez-vous, mais la morosité nous aura rongé jusqu’à l’os.

Je suis consciente que la récession creuse son sillon, mais les indicateurs économiques ne sont pas les seuls à devoir être soutenus. Nous ne demandons pas la réouverture des bars et des boîtes de nuit, mais simplement d’aller en cours. Les centres commerciaux sont bondés, les gens se marchent dessus, et on ose nous dire qu’on ne peut pas se rendre en cours, ne serait-ce qu’en demi-groupe dans le respect des mesures barrières? Ce n’est tout simplement pas entendable, pas acceptable.

Si tout ce que je viens de dire ne vous secoue pas, n’oubliez jamais que c’est aussi un pan entier de l’électorat que vous ignorez.
Je comprends la difficulté du travail qui est le vôtre, Monsieur le président. Mais pour une fois je pense à moi, à nous, et je dis merde à la solidarité. On a fait notre part. Maintenant, rendez-nous un bout de vie.
Bien à vous,
Heïdi SOUPAULT – Une morte-vivante

Vocabulaire - voir ici
mal-être (m): mistrivsel
virevolter (1): at hvirvler rundt
chaud (m): varme
émerveiller (1): at begejstre
atterrir (2): at lande
langue (f): tunge
s’écraser (1): at gå i stykker
manteau (m): frakke
imprudent (adj):uforsigtig
confondre (3): at løbe sammen
amphithéâtre (m): auditorium
cours (m): forelæsningsrække
rêve (m): drøm
s’écrouler (1): at svinde bort
faire preuve de (u): at udvise
s’effriter (1): at smuldre
adorer (1): at elske
boucher (1): at lukke
trou (m): hul
nœud (m): knude
démêler (1): at løsne
décrochage scolaire (m): det at droppe ud af skolen
perte (f): tab
estime de soi (f): selvtillid
souffrance (f): lidelse
fêler (1): at slå revner i
dommage collatéral (m): en skade, der følger med
élocution (f): tale
décence (f): anstændighed
bitume (m): astfalt
bordel (m): rodebutik
mourir (3): at dø
s’en rendre compte (3): at blive klar over det
meurtrier (adj): dødensalvorlig
sauter (1): at springe (ud af vinduet)
ronger (1): at gnave
morosité (f): surhed
os (m): knogle
récession (f): økonomisk tilbagegang
creuser (1): at grave
sillon (m): fure
soutenir (3): at understøtte
boîte de nuit (f): natklub
bondé (adj): overfyldt
se marcher dessus (1): at træde hinanden i nakken
entendable (adj): udholdeligt
secouer (1): at ryste
pan (m): gruppe
électorat (m): vælgerbefolkning
merde: skråt op!
bout (m): en smule
mort-vivant (adj): levende død