« L’ordre, l’ordre, l’ordre »

« L’ordre, l’ordre, l’ordre »

16. august 2023 0 Af connie

Le président Emmanuel Macron a pris son temps pour faire un diagnostic des émeutes qui ont ébranlé la France au début de l’été.

Mais avant de partir en vacances début août, il s’est expliqué dans deux interviews. D’abord à la télévision le 25 juillet et puis au Figaro le 4 août.

Les mots clés des deux interventions sont « l’ordre, l’ordre, l’ordre ».

Mais selon le président, l’ordre ne se rétablit pas seulement par la police et la justice. Les parents et l’école y jouent aussi un rôle important.

On doit accompagner les familles – donner beaucoup plus de moyens, mieux les préparer – et en même temps les responsabiliser, estime le président.

Il a étudié les profils des émeutiers interpellés et il constate : Près de 75% des jeunes déférés à la police étaient soit à l’aide sociale à l’enfance, soit des jeunes des familles monoparentales.

C’est un immense défi pour nous parce que c’est la société de demain. La réponse à y apporter est immense, analyse Macron.

Il faut apprendre aux jeunes de « faire nation », comme le dit le président.

 On ne peut pas faire nation, si on n’a pas confiance dans la parole publique, si on n’a pas confiance dans les autorités, dans ses parents et dans ses maîtres , souligne le chef d’État.

Pas question pour lui de durcir sa politique d’immigration comme le souhaitent les partis de droite.

Il ne faut pas confondre « l’immigration » et « l’intégration, dit le président au Figaro. Selon lui, la France a surtout un problème d’intégration pas forcément d’immigration. « La France a toujours été un pays d’immigration et continuera de l’être ».

Vidéo

Transcription. Time code 12:45 – 15:06

Cette violence qu’on a vue, qui a conduit à brûler des écoles, des mairies, des gymnases, des bibliothèques puis qui est devenue une violence de pillage, elle fait de – au fond -de certains de nos compatriotes qui sont extrêmement jeunes, qui étaient parfois manipulés par d’autres parce qu’on a ensuite eu des choses plus organisées . La leçon que j’en tire c’est 1: l’ordre, l’ordre, l’ordre.

La deuxième c’est que notre pays a besoin d’un retour de l’autorité à chaque niveau et d’abord dans la famille et donc c’est tout le chantier que je veux pouvoir ouvrir à la fin de l’été celui de l’autorité parentale, c’est que beaucoup de ces jeunes, c’est pas l’éducation nationale, c’est encore moins la police qui peut régler le problème, il faut le traiter à la cause et donc on doit responsabiliser certaines familles, on doit aussi accompagner d’autres familles qui sont dans la détresse , et on doit réinvestir massivement sur notre jeunesse, pour lui redonner un cadre. C’est l’autorité à l’école, l’autorité des savoirs fondamentaux et des maîtres , c’est l’autorité des élus de nos forces de sécurité.

Le deuxième chantier c’est celui- la deuxième leçon que j’en tire, c’est que nous avons, dans les 500 villes environ où ces difficultés ont émergé un besoin de revoir en quelque sorte notre politique de répartitions des difficultés.Sans doute, l’une des limites de notre république, c’est que pendant des décennies, on a concentré les difficultés dans les mêmes quartiers aux mêmes endroits et donc ça c’est un chantier que nous devons ouvrir avec les maires. Tous les maires que j’ai reçus à l’Élysée, il y a quelques semaines, me l’ont dit avec beaucoup de clarté.

Ensuite on a un troisième chantier que nous devons ouvrir, c’est celui de la prévention de ces difficultés et c’est celui justement de l’accompagnement de l’école , de l’enfance, au-delà de la famille et puis nous l’avons évoqué dans les débats, vous nous en avez parfois parlé, c’est la question des réseaux sociaux. Beaucoup de ces jeunes se sont donné rendez-vous, ont organisé ces émeutes , ont parfois fait des concours, par certains réseaux et donc on doit réussir là-aussi d’abord à mieux protéger nos enfants et nos jeunes adolescents des écrans, on a passé plusieurs textes, il faut maintenant les appliquer et on doit de manière partenariale avec ces plates formes réussir à très vite retirer ces contenus quand ils appellent à la violence mais trouver en quelque sorte un ordre public numérique qui permette de prévenir ces débordements.